mercredi 27 avril 2011

LE PIGEON VOYAGEUR


La domestication des pigeons remonte à la plus haute Antiquité : Aristote, déjà, qui vivait 3 siècles avant J.-C., parle des pigeons de Grèce. La Colombophilie est donc un sport relativement ancien et c'est pourquoi il nous semblait important de retracer son historique.
Le pigeon voyageur se fête à la Sainte Catherine. En effet, c'est en 1949 que la Sainte Catherine Labouré fut choisie comme patronne des colombophiles (elle passait beaucoup de temps à s'occuper des pigeons de la ferme).
Les ancêtres...
Le pigeon voyageur est à l'origine migrateur. On trouvait en Europe et en Asie des bandes de pigeons migrateurs. On peut distinguer les Bisets primitifs (Columba Liva) et le pigeon spécifiquement migrateur (Columba Volans) nommé "pigeon volant" par les naturalistes. Peut-être existait-il des souches spécifiquement chinoises, par exemple, comme pour d'autre animaux. Toujours est-il que ces pigeons étaient petits et en perpétuel mouvement. Il existe encore actuellement des bandes de pigeons en Amérique et en Russie. Il en atterrit régulièrement de Roumanie... dans nos assiettes.

Il est donc probable que certaines des caractéristiques de ces divers pigeons se retrouvent chez nos pigeons voyageurs. Les colombophiles de l'époque ont dû commencer à les apprivoiser dans les villes ou les fermes comme de nos jours, puis les sédentariser.

Les pigeons actuels...
Puis sont intervenues la sélection pour la chair (pour la nourriture) et la sélection pour les concours ou la beauté du caractère. On a constaté le développement et la culture de souches diverses, comme pour les chiens. Si bien que de nos jours, il existe une centaine de souches cultivées de pigeons de rapport et de beauté, qui vont du pigeon-paon au pigeon voyageur.

Chez nos pigeons voyageurs, on retrouve parfois des traits des pigeons de beauté : ils font des pirouettes en volant, comme les "culbutants", on trouve parfois des plumes frisées, comme chez les "cravatés", la forte taille de des morilles indiquant peut-être sa parenté avec le "carrier", pigeon de Perse...

Parmi les vieilles souches sélectionnées essentiellement pour le voyage, on peut citer :

* le Messager de Beyrouth (il porte un fanon, le poitrail est large et ses caroncules sont très développées),
* le Carrier de Perse (gros pigeon, fortes morilles),
* le Messager Anversois (Bleu d'Anvers, du même type que nos voyageurs, avec un gros bec et des caroncules bien développées),
* le Messager Liégeois (écaillé bleu, plus fin, avec un bec court et des morilles plus petites).

Toutes ces souches sont maintenant mélangées et les caractéristiques du pigeon voyageur sont devenues la qualité de son plumage, sa force, sa résistance et sa rapidité.

Le squelette...


Couleur du plumage...
On distingue :

* les bleus et les écaillés bleus,
* le noirs, les noirs bronzés et les écaillés noirs,
* les rouges, les roux et les écaillés roux,
* les cendrés, les brûlés, les meuniers et les pâles,
* les blancs et les mosaïques,
* les mâcots (écaillés bleus ou noirs, à couteaux blancs).
les plumes...
# Elles sont produites par l'épiderme de l'oiseau et se renouvellent tous les ans : c'est la mue, plus importante vers l'automne.
# Elles sont formées d'une tige souple, creuse à la base, percée du côté corps d'un canal d'alimentation qui n'est utile que pendant la croissance de la plume. Les grandes plumes portent des barbes accrochées entre elles par des barbules.
# On compte environ 4.000 plumes.
# Le pigeon lisse ses plumes pour bien relier les barbules. En même temps, il les protège de la pluie en les enduisant d'un liquide graisseux produit par des glandes situées à la base de la queue (croupion).
# Les rémiges primaires, pennes (10 ou 11), sont portées par la main de l'aile. Ce sont les plus grandes et assurent l'avance dans le vol ramé.
# Les rémiges secondaires, pennes (10 ou 11), assurent plutôt la portance. Elles sont portées par l'avant-bras de l'aile.
# Les plumes de la queue (12) ou rectrices (pennes) jouent le rôle de gouvernail.
# Les plumes de couverture ou tectrices assurent l'isolation (pluie, froid...).
# Le duvet, à barbules fines non accrochées, garde la chaleur.

La circulation sanguine...





Les jeunes pigeons voyageurs...
Quand ils sortent de l'œuf, ils sont aveugles, très fragiles et incapables de se déplacer comme des poussins. Ils ne portent qu'un fin duvet, inutile contre le froid. Les parents continuent donc à les garder au chaud.

A la naissance, les parents gavent leurs petits d'un lait blanc et épais produit par le jabot. Ce lait (pape) est très nourrissant, car d'un jour à l'autre, le pigeonneau double et triple son poids et son volume.

Les yeux s'ouvrent le quatrième jour.
Dès le sixième jour, les parents commencent à incorporer des graines broyées au lait du jabot. Les plumes commencent à pousser.
Le baguage s'effectue entre le sixième et le dixième jour. On passe les 3 doigts avant dans la bague et on pousse la bague vers le haut de la patte, puis on retire le doigt arrière en insérant la hampe d'une plume entre le doigt et la patte. Si la patte est déjà grosse, mettez un peu d'huile.
Au quinzième jour, le pigeonneau, qui est dix fois plus gros qu'à la naissance, ne reçoit plus que des graines et de l'eau. Il est toujours au nid. Son plumage est bien développé et il commence à lutter seul contre le froid.
Vers le vingt-cinquième jour, le pigeonneau commence à battre des ailes. Les parents continuent le gavage jusqu'à ses 30 jours, mais on peut le sevrer le 25ème jour. Certains sèvrent leurs jeunes quand la queue atteint 2 à 3 cm.

Quand il n'y a qu'un pigeonneau dans le nid, la mère pond parfois près de lui, dès le vingtième jour et commence une seconde couvaison.
A 30 jours, les pigeonneaux sont autonomes et volent.

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