samedi 30 avril 2011

Importance des minéraux et oligo-éléments pour le pigeon








Comme tous les animaux, le pigeon doit se nourrir pour subvenir à ses besoins en énergie (mouvements, vol, chaleur). Il doit également faire face à la reconstitution des tissus vivants de son organisme chez l'adulte, et à leur formation pendant la croissance. Ces besoins sont représentés par :
‑ Les protéines (matières azotées), qui ser­vent à édifier les tissus vivants.
‑ Les graisses ou lipides servant de ré­serves et à la production de chaleur.
‑ Les sucres ou glucides (sucres et fari­nes) servant surtout à la production d'éner­gie motrice.
Ces divers substances sont nécessaires en quantités importantes et sont apportées par les graines formant la base de l'alimentation de l'oiseau. Si elles manquent, l'animal meurt de faim ; pourtant, si on les lui apporte à l'état pur en quantités même abondantes, l'oiseau dépérit et finit par mourir. C'est donc que les graines et ses aliments naturels contiennent autre chose en faibles quantités mais cepen­dant indispensable. Cette autre chose, ce sont les Vitamines et les Minéraux; les premières surtout sont nécessaires en très faibles quan­tités.
En fait le pigeon paraît moins exigeant en minéraux et surtout en Vitamines, que les autres oiseaux et que les volailles en parti­culier, et il en résulte que l'on voit parfois des pigeonniers entiers se porter assez bien, sans que des suppléments de ces éléments indispensables aient été distribués. On peut en conclure que les besoins minimums des oiseaux ont été couverts sans pour autant que les besoins optimums l'aient été.
En effet, au dessous des besoins mini­mums, des accidents surviennent, mais si des doses supérieures au minimum sont distri­buées aux oiseaux, on observe une amélioration du rendement, de la vitalité, de la re­production, de la résistance aux maladies. Le colombiculteur a donc, de toute évidence, avantage à se tenir aux environs des be­soins optimums plutôt que minimums et cela est vrai aussi bien pour l'éleveur industriel que pour l'éleveur familial ou sportif, encore que ce der­nier ait tout intérêt à dépasser cet optimum, dans un but de sécurité.
LES MINERAUX
Divers minéraux sont indispensables aux oiseaux en général, certains en quantités re­lativement importantes, d'autres en quanti­tés très faibles ces derniers sont les oligo­éléments.
On emploie, en général, des blocs de sel, ce qui est déjà mieux que rien mais trop souvent on néglige le calcium et le phos­phore, minéraux indispensables en plus gran­des quantités; les blocs de sels, à base de Chlorure de Sodium, ne contiennent que des traces de phosphore et de calcium.
Il est évident que lorsque les pigeons sont en liberté totale, comme cela s'est longtemps pratiqué dans certaines régions, une grande partie des besoins en minéraux, se trouve satisfaite dans la nature. En élevage indus­triel et souvent en élevage de race, la claus­tration est complète; pour le pigeon voya­geur elle est souvent prolongée, les sorties étant limitées par des interdictions départementales ou par la conduite de l'élevage. Le problème des minéraux revêt donc une très grande importance, trop souvent négligée ou méconnue.
Le calcium, associé au phosphore sous forme de phosphate, est un constituant es­sentiel des os et, sous forme de carbonate, de la coquille des oeufs. Cette dernière ne contient pratiquement pas de phosphore. Chez une poule qui pond presque un oeuf par jour, les besoins en calcium augmentent considérablement au moment de la ponte, par rapport à la période de croissance ou d'entretien. Chez le pigeon, la ponte est en­viron quinze fois plus faible et ces besoins en calcium accrus chez la femelle ne se po­sent pas. Il ne faut pas cependant oublier l'«allaitement» des jeunes par les parents; ce lait de pigeon, sécrété par le jabot, est produit par les deux sexes et sa composition est très voisine de celle du lait des mammi­fères; cela suppose des besoins accrus en calcium et phosphore.
Il doit y avoir un certain rapport entre le calcium et le phosphore ; l'optimum est Ca/P = 1,5. Si ce rapport est respecté, l'ossifica­tion est correcte ; plus l'on s'en écarte, plus il y a de risques de rachitisme, surtout si l'on n'a pas prévu un apport correct de Vitamine D, qui règle l'assimilation de ces éléments.
Le rachitisme se manifeste, chez le jeune en croissance, par un ralentissement dans le durcissement des os. Ceux‑ci sont formés d'un «moule» gélatineux dans lequel se dé­posent peu à peu les minéraux, qui donnent la solidité. Dans le rachitisme, ce dépôt est retardé, mais les muscles se développent et exercent leur traction sur ces os mous qui se déforment : pattes tordues, bréchet sinueux.
Nous avons vu que la pigeon semble peu exigeant. Chez le jeune, alimenté par ses parents, cela s'explique, car ceux‑ci pour pro­duire un lait normal, puiseront dans leurs ré­serves quittes à se décalcifier. Quand il y a rachitisme, c'est surtout après 15 jours qu'il apparaît.
Le calcium intervient également à doses bien plus faibles dans divers équilibres hor­monaux et sa carence grave peut entraîner des troubles nerveux.
Le phosphore, ainsi que nous venons de le voir, est associé au calcium dans la for­mation des os. Cependant il a une autre ac­tion, en quantités plus faibles, mais c'est une action plus «noble». Il est indispensable à la formation de nombreux composés organiques essentiels à la vie de la cellule vivante et au système nerveux. De ce dernier point de vue, le phosphore agit comme un tonique excep­tionnel et naturel, et non artificiel comme cer­taines drogues qui relèvent plutôt du «do­ping» avec ses aléas et ses dangers. Il faut cependant savoir qu'en cas de carence par­tielle en phosphore, ces besoins de la cellule et du système nerveux sont satisfaits en prio­rité, au détriment de l'ossification. En outre, celle‑ci ne peut être assurée que par le phos­phore des phosphates alors que les besoins cellulaires et nerveux sont assurés par tou­tes les formes de phosphore et peut être même mieux par le phosphore autre que ce­lui contenu dans les phosphates (phospholipides).
Le chlorure de sodium : c'est le sel ordi­naire. Tous les liquides de l'organisme en contiennent environ 8 grammes par litre et les excré­tions et les sécrétions externes en éliminent. Il est donc indispensable que les animaux en trouvent régulièrement dans leur ration ; l'emploi des blocs de sels est très courant dans les pigeonniers, mais il est bon d'insister sur ce point, déjà signalé au début de ce chapitre : ils appor­tent le chlorure de sodium et en général des oligo‑éléments (voir ci‑dessous) mais non le calcium ni le phosphore. Si ces deux élé­ments figurent dans leur formule c’est à l'état de traces très faibles alors que les besoins sont au moins 2 à 3 fois supérieurs à ceux en Chlorure de Sodium.
Le Magnésium : est nécessaire à la forma­tion des os, mais ce métal existe abondam­ment dans les végétaux et ne fait généralement pas dé­faut ; dans la pratique, on ne s'en préoccupe guère.
LES OLIGO-ELEMENTS
Ce sont des métaux nécessaires à l'état de traces (du Grec oligos: petit). Ils interviennent dans divers processus enzymatiques et sont essentiels au même titre que des vita­mines ; ils sont en général présents dans les suppléments minéraux.
Les oligo‑éléments actuellement reconnus comme indispensables sont: Le Manganèse (Mn) pour lequel les besoins sont les plus élevés (relativement). L'Iode (thyroïde). Le Fer (Fe) qui intervient dans la formation de l'hémoglobine du sang. Le Zinc (Zn), le Cuivre (Cu) (sang). Le Cobalt (Co) (Vitamine B12). Récemment on a également attribué un rôle, discuté jusqu'ici, au Nickel (Ni). Le Sélénium (Se) est également un élément qui semble nécessaire mais à doses assez pré­cises, un excès devenant rapidement toxi­que, alors que pour les autres éléments éventuellement toxiques comme le Cuivre, le Zinc, il y a une marge énorme entre les doses utiles et les doses toxiques.
Enfin, dans ce groupe, on peut également parler de l'Arsenic. Il ne semble pas que ce soit un élément indispensable,tout au moins à des doses décelables mais son emploi à de faibles doses et sous forme de composés organiques, paraît exercer une action toni­que éminemment favorable, par certains points comparable à celle du phosphore.
Il faut aussi mentionner le Soufre (S), qui rentre dans la composition de divers acides aminés constituants des protéines. Il peut être apporté sous forme minérale de Soufre, de Sulfate et autres composés divers, mais ne peut, sous ces formes subvenir à tous les besoins ; la présence de certains acides ami­nés soufrés, comme la méthionine est indis­pensable dans la ration.

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