samedi 30 avril 2011

Pour éviter les nids au sol







Tous les colombiculteurs, quelle que soit l'importance de leur élevage, connaissent cet inconvénient qui se manifeste toujours plus ou moins dans les volières.
On a cru un moment que la solution du pro­blème suivrait l'utilisation des sols en grillage. En fait, ces derniers n'ont fait que limiter la ponte au sol, sans l'éliminer complètement. Il nous semble donc intéressant de rapporter ici un procédé qui nous a été indiqué par un pro­fessionnel, et qui constitue paraît‑il, une solu­tion radicale. Pour qui connaît les moeurs du pigeon, il s'agit en tout cas d'une méthode tout à fait logique, mais encore fallait‑il y penser.
Le mâle, c’est bien connu, choisit d'autorité l'emplacement du nid, ne laissant dans ce domaine, strictement aucune initiative à la pi­geonne qui se trouve contrainte de pondre à l'endroit précis que son tyrannique époux con­sidère comme sa propriété, et qu'il défend tou­jours avec une énergie extraordinaire. C'est d'ailleurs lui qui assure entièrement la cons­truction du nid, la femelle ne consentant à l'aménagement de ce dernier qu'après la ponte, et une fois l'incubation commencée.
Le mâle conquiert généralement de haute lutte la zone qu'il estime lui appartenir, et n'hé­site pas à tenter sa chance ailleurs, dans l'es­poir de s'attribuer le plus de place possible, sans doute en vue de nouvelles couvées. On sait en effet, que le pigeon répugne à nicher deux fois au même endroit.
Dans son désir de conquête, il peut donc arriver qu'un mâle s'attribue plus de place qu'il ne lui en faut pour reproduire dans de bonnes conditions. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est vivement recommandé de ne jamais laisser ouverts plus de cases ou de casiers doubles qu'il n'y a de couples. Malgré cette précaution, il est très fréquent, sinon systéma­tique, que les derniers couples mis en place soient pris à partie lorsqu'on décide de les intégrer à l'ensemble du lot, par les mâles du voisinage déjà installés.
Même s'ils ont été tenus enfermés pendant un certain temps dans le nichoir choisi par l'éleveur, les nouveaux arrivants se trouvent désorientés lorsqu'ils peuvent évoluer pour la première fois dans la volière. Cette faiblesse est évidemment exploitée par les "anciens", et le nouveau couple a alors beaucoup de dif­ficultés à rester maître de sa case, ou à plus forte raison de ses casiers qu'il a du mal à repérer d'emblée, tant ils ressemblent aux au­tres.
Il s'ensuit une pagaille due au fait que les nouveaux se trompent facilement de nichoir, tandis que les anciens voient dans les casiers récemment ouverts, une nouvelle possibilité de conquête territoriale. Tout cela ne manque pas d'entraîner des disputes, avec pour con­séquences la perte de nichées (oeufs cassés, petits écrasés), et aussi le fait que, souvent, les nouveaux couples se trouvent chassés de ce qui aurait dù être leur lieu de reproduction.
Au fur et à mesure qu'ils prennent de l'assu­rance dans leur nouveau milieu, les mâles vont alors livrer bataille ailleurs pour tenter de s'approprier un nichoir. Ceux qui n'y parvien­nent pas, parce qu'ils sont moins agressifs, finiront par inciter leur femelle à pondre sur le sol, ce qui pour l'espèce , est un acte contre nature.
Pour éviter d'en arriver là, l'idée consiste à introduire dans un parquet de reproduction, tous les couples en même temps, en veillant bien que tous les sujets, et surtout les mâles, aient atteint la maturité sexuelle. Aucun d'eux n'arrive alors en pays conquis, et chacun au contraire, ne cherchera qu'à préserver sa place, au lieu d'essayer de prendre celle de son voisin. Cette méthode permet en outre d'éviter les troubles que nous avons décrits, et qui sont inhérents à la mise en place des cou­ples en plusieurs fois.
Bien entendu, ce procédé intéresse surtout les élevages d'une certaine importance, mais c'est là aussi que les oeufs pondus au sol constituent un vrai problème.

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