vendredi 29 avril 2011

CHOIX ET MISE EN PLACE DES COUPLES REPRODUCTEURS





Pour que l'on puisse exercer un contrôle efficace sur les accouplements, tous les pi­geonneaux devraient être bagués et enre­gistrés dans un cahier spécial. Aussitôt que les jeunes sont sevrés, c'est‑à‑dire aussitôt qu'ils quittent le nid et commencent à se nour­rir eux‑mêmes, il faut les attraper et les trans­porter dans un pigeonnier d'élevage. Quand ils atteignent l'âge de six à douze mois, ils devraient être accouplés après une sélection rigoureuse et transférés au pigeonnier d'ac­couplement.
On accouple les races différentes à des âges différents qui dépendent de leurs habi­tudes de reproduction. En recherchant le numéro de la bague de chaque oiseau, et en se reportant au registre, on sera bientôt ca­pable d'éviter l'accouplement d'un frère et d'une soeur et de prévenir une intraculture excessive. Bien qu'il y ait toujours une cer­taine fréquence de l'intraculture quand on laisse les oiseaux s'accoupler eux‑mêmes, ce ne sera jamais considérable, à moins que vous ayez si peu d'oiseaux qu'il n'y ait d'au­tre choix que l'intraculture.
LES SEMBLABLES S'ATTIRENT
Dans l'accouplement, il ne faut pas oublier que les semblables s'attirent. Les mauvais nourrisseurs ont tendance à entraîner les mauvais nourrisseurs pour l'accouplement, et les bons à entraîner les bons. Il est donc primordial de choisir les jeunes essentielle­ment parmi les bons nourrisseurs pour l'ac­couplement car le rythme de la croissance et la taille des oiseaux dépendent grandement de la capacité à nourrir des parents. Il est capital pour des pigeonneaux que leur crois­sance soit aussi rapide que possible, non qu'il soit recommandable d'employer des moyens de croissance artificiels. Au contraire, on ne doit tolérer que des méthodes d'ali­mentation naturelle, parce que des oiseaux qui poussent trop vite risquent de souffrir de certains désordres et déficiences, car plus le rythme de la croissance est rapide, et plus est grand le besoin de vitamines et des ami­no‑acides chez l'oiseau, alors que la nourri­ture ne permet pas une stimulation artificielle du rythme de croissance. Par le terme "bons nourrisseurs", nous entendons les oiseaux qui nourrissent leurs petits plus souvent que la moyenne et dont les petits croissent plus vite que la moyenne.
Toutes ces particularités doivent être si­gnalées dans le carnet de notes, à côté des notations de la bague. Le caractère d'un "bon nourrisseur" se transmet de génération en génération.
L'INTRACULTURE
Le débutant ne se rend pas souvent très bien compte de ce qui constitue l'intracul­ture. On peut vous demander, par exemple : "Si j'achète deux douzaines d'oiseaux, pour démarrer, comment puis‑je accroître mon troupeau à partir de ces oiseaux sans intra­culture ?" Un peu de réflexion vous aidera à trouver la réponse. Quand un frère est ac­couplé à sa soeur, un père à sa fille, une mère à son fils, ou un petit‑fils à sa grand­mère, c'est là de l'intraculture. Mais si vous accouplez le rejetons de, disons le couple numéro 2 (ou tout autre) avec le rejeton du couple numéro 1 (ou tout autre), c'est de l'hétéroculture. Ce qu'il faut éviter, cependant, c'est l'accouplement des rejetons du couple numéro 1 (ou tout autre paire) entre eux. Ainsi, si vous possédez une douzaine ou deux d'oiseaux, vous n'avez jamais besoin d'intraculture, car il existe une infinie variété d'accouplements possibles.
Après la séparation des sexes pour la mue ou pour l'hiver, les oiseaux d'un an sont gé­néralement accouplés au mois d'août, et les oiseaux plus âgés en septembre. Mais il est bon de ne pas apparier les vieilles femelles avec de jeunes mâles.
UN REGIME QUI N'ENGRAISSE PAS
Une semaine avant les accouplements, préparez les cases d'élevage doubles dans le pigeonnier d'élevage et augmentez légè­rement la rations pour les mâles, en donnant aux femelles un régime qui n'engraisse pas. Les amateurs ont des notions confuses au sujet de l'excès de graisse chez les femel­les. Beaucoup augmentent la ration des mâ­les et réduisent celle des femelles pour évi­ter l'engraissernent qui cause la rétention des oeufs. Toutefois, il est essentiel pour les fe­melles d'avoir plus de graisse que les mâles, mais pas trop, car la grande tâche des fe­melles est de constituer des réserves de vi­tamines et de minéraux. Or, les vitamines A, D, E et K ne sont emmagasinées que dans les tissus adipeux de la femelle. Si elle est trop maigre, elle est en danger de souffrir de déficience en vitamines au moment de l'ac­couplement et cela entraîne à la naissance de faibles rejetons. Des embryons sains ne peuvent provenir que d'oeufs sains, des oeufs sains ne peuvent provenir que d'oiseaux sains et ceux‑ci sont le résultat de nourritu­res saines, c'est‑à‑dire d'une alimentation li­bérale, mais qui n'engraisse pas trop.
UN PIGEONNIER CALME
Si l'on accouple les oiseaux dans la deuxième moitié de la semaine, ils resteront au nid pendant la fin de la semaine, alors que vous pouvez être à la maison et contrô­ler comment ils se comportent.
Donnez aux plus jeunes couples les cases les plus hautes et aux plus lourds les nids les plus près du sol. Les oiseaux doivent s'accoupler après 5 à 10 minutes de réunion. La construction du nid est un indice mon­trant que l'accouplement a eu lieu.
Un calme parfait étant essentiel dans le pigeonnier d'accouplement, les couples sur le nid doivent être enfermés pendant au moins une journée avec du grit, à manger et à boire. Laissez sortir un couple à la fois et de telle sorte que la case du second couple soit passablement éloignée de celle du premier, pour éviter des batailles sur le nid. Continuez à appliquer ce système jusqu'à ce que tous les cou­ples reproducteurs aient bien repéré leur case. Ou­vrez l'oeil pour vous assurer qu'aucun mâle ne s’installe dans une case qui n'est pas la sienne, accidentellement ou à dessein. Les jeunes mâles sont plus combatifs que les vieux ; il ne faut pas laisser leurs nids trop près les uns des autres. Si le mâle est trop querelleur envers la femelle, on fixe une cloi­son grillagée dans la case pendant un jour ou deux en laissant le mâle du côté de l'entrée du nid.
Il est relativement facile de défaire deux couples et de les réapparier à nouveau, à moins, bien entendu, qu'ils n'aient été gar­dés ensemble dans le pigeonnier pendant longtemps. Dans ce cas, ils retourneront tout simplement vers leur ancien partenaire. Toute­fois, ils oublieront plus facilement leur ancien partenaire que leur ancien nid.

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