dimanche 1 mai 2011

A propos des pigeonneaux.












Les pigeonneaux des premières couvées de l'année sont généralement les plus forts et les plus vigoureux, cela étant dû au fait que les parents, ayant été séparés pendant l'hi­ver, ou les producteurs n'ayant pas élevé durant cette période, ont eu le temps de réparer leurs forces ; d'un autre côté, les petits nés au commencement de l'année, ont tout l'été pour se développer.
Généralement, les premiers jeunes obtenus d'un nouveau croisement de parents de souches supé­rieures, héritent de leurs meilleures quali­tés.
Soins de propreté à donner aux pigeonneaux
On évite de prendre les pigeonneaux en main, si ce n'est quand il y a lieu de net­toyer l'intérieur du nid. Ce besoin se justifie ordinairement une huitaine de jours après l'éclosion : les petits ne pouvant dépo­ser leurs excréments à l'extérieur du nid, en salissent la partie intérieure. Pour éviter la ver­mine, on remplace ce nid par un autre, dans lequel on dépose de la paille fraîche frois­sée. A partir de ce moment, on ne touche plus aux jeunes.
Lorsque les fientes s'accumulent en abondance autour du nid et répandent une odeur fétide, ce qui arrive surtout par un temps humide et pluvieux, on doit, après les avoir enlevées, désinfecter la partie humide. L'odeur fétide peut aussi provenir d'un nid dont les pigeonneaux sont at­teints de diarrhée.
Cris plaintifs des jeunes au nid
Quand vous entendez partir d'un nid des cris plaintifs et répétés, c'est qu'il y a des pigeonneaux qui ont faim, qui sont mala­des ou abandonnés ; dans ce cas, recher­chez là cause de cette situation et remé­diez‑y sans délai.
Progéniture à supprirner
Si dans un nid renfermant deux pigeon­neaux, on en découvre un qui, dès les pre­miers jours de sa naissance, est malingre ou chez lequel la croissance n'est pas ré­gulière, il faut le supprimer. Cette suppres­sion favorisera le développement de l'autre.
Les pigeonneaux qui, dès leur tendre jeu­nesse, présentent des défauts physiques ou héréditaires doivent être sacrifiés sans délai.
Il ne faut pas conserver non plus les pro­duits provenant de parents affaiblis par des excès génésiques ou par des pontes suc­cessives et rapprochées.
Les pigeonneaux sains
On reconnaît qu'un pigeonneau est sain aux signes suivants : lorsqu'il se développe dans des conditions normales et se tient coi dans son nid, sans laisser échapper aucun cri , s'il a le jabot replet et la diges­tion régulière, si ses fientes sont épaisses et teintées de blanc.
L'alimentation des pigeonneaux
Les pigeonneaux âgés de quinze à vingt jours doivent être l'objet d'une surveillance particulière car lorsque le mâle chasse au nid, il oublie parfois de les nourrir ; dans son ardeur, il poursuit la femelle sans trêve et ne lui laisse pas le temps de prendre une nourriture quelconque. Les jeunes pigeons ne pouvant pourvoir à leurs propres besoins souffrent de la faim, quit­tent leur case, poursuivent leurs parents, ou d'autres pigeons, les ailes ouvertes et le bec en l'air, pour réclamer la nourriture qui leur fait défaut. Si l'on ne remédie pas promptement à cet état de faits, les af­famés s'affaiblissent rapidement, devien­nent anémiques et dépérissent. Pour pa­rer à ce mal, il faut mettre des graines dans la case ; en se nourrissant, les parents montrent l'exem­ple aux jeunes qui ramasseront à leur tour quelques grai­nes et reviendront à cet endroit pour man­ger. Si, vers le soir, on remarque que mal­gré cette précaution, l'alimentation des pi­geonneaux est insuffisante, on leur intro­duira dans le bec quelques graines. On doit veiller à ce qu'ils n'aillent pas dormir le ja­bot complètement vide.
Pour leur apprendre à boire, on leur plon­gera le bec dans l'eau de l'abreuvoir.
Il arrive qu'un mâle nourrisse au colombier tous les jeunes pigeons qui lui réclament la becquée. C'est un nourricier univer­sel qui, dans des conditions sus‑indiquées, peut être d'une grande utilité.
Sevrage des pigeonneaux
Les pigeonneaux sains, qui ont été bien nourris et soignés sont, après 25 à 30 jours, bien constitués et bien emplumés ; à cet âge, ils sont à même de se nourrir et d'être séparés des parents. On place les jeunes oiseaux dans un colombier à part pour les sevrer. A défaut d'un colombier spécial, on peut aménager un compartiment de se­vrage. L'émancipation des jeunes pigeons est d'une nécessité absolue pour leur éduca­tion ; c'est en même temps un soulagement pour les parents.
A quels signes extérieurs peut‑on reconnaître le sexe des pigeons ?
Les pigeons, comme les oiseaux en gé­néral, présentent des signes extérieurs qui per­mettent de distinguer le sexe auquel ils appartiennent. L’observateur le plus expé­rimenté peut cependant parfois se tromper.
Généralement, chez les pigeons adultes d'une même race, le mâle a le corps plus développé que la femelle ; la tête aussi est plus grande et le bec plus fort. Par contre, la femelle, plus petite, a les formes plus fines et plus gracieuses ; chez elle, les os du bassin sont généralement un peu écar­tés. Cet écart s'accentue après la première ponte.
Les pigeons à plumage rouge dominant (meunier) ou crème ayant une ou plusieurs stries ou taches noirâtres sur les rémiges ou sur les rectri­ces, sont habituellement des sujets mâ­les. Cependant, il arrive de rencontrer chez des femelles à robe meunier une plume tachetée ou panachée d'une couleur bis­tre. Ces cas, du reste, sont très rares.
Chez les pigeons de certaines couleurs, le plumage du cou, chez les mâles adul­tes, a des reflets bronzés et plus chatoyants que chez les femelles.
Manifestation du sexe
L’époque vers laquelle les pigeonneaux accusent leur sexe diffère assez notable­ment ; cela tient à la race, à l'ardeur du tempérament et surtout à la nourriture qu'on leur distribue. Lorsque celle‑ci est subs­tantielle, stimulante, abondante et variée, les facultés procréatives se développent très tôt. On voit souvent dès l'âge de deux à trois mois un couple de jeunes pigeons, sans roucouler ou autres manifestation amou­reuses, se becqueter et s’accoupler. Cela se voit aussi par des sujets de même sexe.
Chez d'autres, les besoins génésiques ne se manifestent qu'à l'âge de cinq à six mois. On reconnaît alors le mâle à son rou­coulement et la femelle à ses politesses. Si l'amateur n'intervient pas en diminuant la ration de la nourriture, ces jeunes oiseaux reproduiront et par suite s'épuiseront.
Age de puberté
L'amateur est souvent encombré par ses pigeons adultes, surtout par les jeunes femelles qui ont atteint l'âge de puberté ; s'il les accouple et les laisse reproduire, il les expose à troubler les fonctions des or­ganes reproducteurs. Leur santé et leur avenir en souffrent car la reproduction arrête leur croissance et leur développement corpo­rel. Finalement, par l'affaiblissement qui en résulte, la mue se déroule mal également.
Il existe un moyen de se soustraire à ces inconvénients : c'est de séparer les mâles des femelles et de les placer dans les volières spacieuses et bien aérées. Les colombiculteurs qui sont en mesure de mettre ce moyen en pratique, pourront, sans danger pour la santé de leurs pigeons, les tenir séparés jusqu'à la bonne saison de l'année suivante.
Inconvénients de l'accouplement précoce de jeunes femelles
Il arrive parfois qu'une jeune femelle qui doit pondre pour la première fois, ne dé­pose qu'un oeuf ou en pond deux de petit volume et que plus tard elle cesse com­plètement de pondre.
La véritable cause de cette stérilité mo­mentanée et parfois permanente, provient le plus souvent de l'ignorance ou de l'im­prudence de l'amateur, s’il laisse une jeune femelle, à peine âgée de cinq ou six mois, s'accoupler à un mâle plus âgé et ardent. La jeune femelle est pourchassée et doit pondre avant que sa constitution corporelle soit assez forte et assez développée. De cette façon elle est exposée à des problèmes d’oviducte. Pour remédier à ce cas excessivement grave, voici comment il convient de procéder :
Il faut désaccoupler la jeune femelle dès qu'on s'aperçoit qu'elle est pourchassée par son mâle et l'isoler jusqu'à ce qu'elle soit âgée au moins de neuf à dix mois, ou bien aussitôt que le mâle la chasse à nid lui donner des oeufs à couver.
Un autre moyen consiste, comme nous l'avons dit plus haut, de l'enfermer et de l'isoler dans une volière. De cette façon, elle ne s'abîmera pas à cause d’une ponte forcée, et l'accident qui peut en résulter sera évité.
La réussite dans l'élevage
Les succès d'un colombiculteur dépendent in­dubitablement de la bonne réussite dans l'élevage. C'est sur ses élèves qu'il fonde tout ses espoirs ; s'il obtient des produits sains, forts et vigoureux et s'il a la chance de pouvoir les garder, il est heureux parce qu'il peut s'attendre à avoir, dans le nombre, quelques sujets d'élite.
Si l'amateur n’a pas de réussite en éle­vage, cela le rend triste et le décourage pro­fondément. C'est ainsi que souvent, il lui arrive de ne plus disposer de sujets de qualité et par suite, il se trouve privé, pour quelques années, de son plaisir favori.
Elevage d'arrière‑saison
Il arrive que des amateurs doivent élever à l'arrière‑saison pour avoir des pigeon­neaux en octobre et en novembre. A ce su­jet, une question s'impose : avec quels pi­geons faut‑il élever ?
Ce n'est assurément pas de ceux qui ont déjà nourri durant toute la bonne saison, ni avec ceux qui ont concouru. Les uns et les autres ont besoin de se reposer et de faire une bonne mue. Voici comment on doit s'y prendre pour avoir quelques chances de réussite : on élève à l'arrière‑saison avec des pigeons nés en automne de l'année précédente.
Ces pigeons âgés alors d'environ un an, sont aptes à la reproduction. On leur pro­cure un conjoint plus âgé. Les produits obtenus de pareilles unions , s'ils sont de bonne venue, peuvent se dé­velopper sans subir toutes les phases de la mue dans la même année, passer l'hi­ver et une partie de l'année suivante sans élever. On peut trouver parfois dans cette catégorie de fort bons sujets.

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