dimanche 1 mai 2011

Elements de base de l'alimentation du pigeon.










Le pigeon est un oiseau essentiellement granivore qui a une très nette préférence pour les graines rondes, et ne consomme que très mal ou pas du tout le grain concas­sé, écrasé ou en farine. A l'état sauvage, le pigeon équilibre son régime alimentaire en recherchant toutes sortes de graines, mais aussi des insectes et des petits mollusques avec ou sans coquille. Il complète sa ration avec de la verdure.
Tous ces éléments lui apportent les hy­drates de carbone, les graisses, les protéi­nes, les vitamines et les sels minéraux qui lui sont nécessaires. En captivité, et sur­tout en élevage intensif, il est indispensable que l'éleveur fournisse au pigeon, sous une forme aussi simplifiée que possible, de quoi couvrir ses besoins, et assurer une produc­tion convenable
LES CEREALES
Elles apportent surtout les hydrates de carbone et les graisses ; il faut retenir, en particulier, le maïs et le blé. Pour le maïs, on doit préférer les grains de petite taille, aussi arrondis que possible, que le pigeon préfère aux grains larges et plats qui sont d'ailleurs devenus beaucoup plus courants. Au cas où on ne disposerait que de gros maïs, il faut de toute manière, le donner entier et ne jamais le concasser. Contraire­ment à ce qui se passe pour le mais, le pigeon préfère les gros grains de blé.
Pour des raisons de prix de revient, et de commodité, on peut s'en tenir là quant aux céréales, car d'autres graines comme le millet, le sarrasin, le sorgho, etc .... sont relativement coûteuses, ou plus ou moins bien acceptées. A cause de leur enveloppe riche en cellulose, l'avoine et l'orge ont un coefficient nutritif moins élevé que le blé et le mais. De plus, elles sont moins appré­ciées par les pigeons et peuvent, en raison de leur forme, présenter des inconvénients pour le nourrissage des jeunes.
LES LEGUMINEUSES
Elles fournissent essentiellement les pro­téines. Les plus couramment utilisées sont le pois, la vesce et la fèverole ; leur teneur approximative en matières protéiques est respectivement de 23, 25 et 30%. Ces trois graines sont bien acceptées par les pi­geons, à condition que les pois ne soient pas brisés, et que les féveroles ne soient pas trop grosses.
Elles sont nettement plus coûteuses que les céréales puisque leur prix est environ deux fois plus élevé, mais elles sont indis­pensables à l'équilibre protéique de la ra­tion, en cas d'alimentation exclusive aux grains.
LES ALIMENTS COMPOSES
Compte tenu de l'aversion du pigeon pour les aliments en farine, il est indispensable que les aliments composés lui soient four­nis sous forme de granulés non friables ; ceux‑ci ont généralement un diamètre de 3 à 4 millimètres. L'avantage de ces aliments composés est qu'ils apportent, en principe, une ration équilibrée, encore que les be­soins alimentaires du pigeon ne soient pas parfaitement connus, qu'ils varient, sans aucun doute suivant l'âge, probablement suivant les races, et peut‑être même sui­vant les individus.
Il est bien évident que les besoins des reproducteurs qui nourrissent une paire de pigeonneaux de 15 à 20 jours, et qui enta­ment en même temps une nouvelle couvée, sont plus importants et différents de ceux des adultes au repos, ou des jeunes au se­vrage. En distribuant une formule unique à tous, cela entraîne donc certaines anomalies, et en tout cas gaspillage de matières nobles, comme les protéines notamment.
Dans l'état actuel de nos connaissances, on considère qu'une bonne formule pour reproducteurs contient : protéines brutes, 18 à 19% ; matières grasses, 2 à 3% ; cal­cium, 0,9 à 1 % ; phosphore assimilable, environ 0,5 % ; énergie métabolisable, 2.700 à 2.800 calories/kg.
Suivant leur composition, les granulés sont diversement acceptés. Il convient, de toute façon, de prévoir un certain temps d'adaptation, et, c'est au cours de ce genre de période, que l'on s'est rendu compte que dans certains cas, les pigeons se mettaient très vite à consommer les granulés qu'ils préféraient même aux graines ; d'autres fois, et c'est semble‑t‑il ce qui se produit souvent, la consommation des granulés reste faible, et même nulle, lorsqu'on distri­bue des graines en même temps. Souvent, les jeunes s'adaptent plus facilement que les adultes à ce nouveau mode d'alimenta­tion.
LA VERDURE
En claustration, les pigeons consomment volontiers la verdure que l'on veut bien leur apporter, comme le feraient braucoup d’oi­seaux, en pareille circonstance. En éle­vage intensif, la distribution de verdure est problématique, et sans véritable intérêt.
LES MINERAUX
Ils sont évidemment indispensables pour un bon équilibre de la ration alimentaire des pigeons. Dans tous les cas, et surtout si les oiseaux ne reçoivent pas d'aliment com­posé, il est prudent de laisser à leur dispo­sition des écailles de coquilles d'huitres.
Ces dernières n'étant pas très riches en phosphore, il est conseillé d'administrer, en plus, surtout aux pigeons de concours, un supplément phosphocalcique, miscible à l'eau de boisson.
Le bloc‑sel qui est laissé de façon tradi­tionnelle à la disposition des pigeons, ne constitue jamais qu'une gourmandise, et ne doit en aucun cas, être considéré comme un adjuvant alimentaire, car sa valeur nutri­tive est pratiquement nulle.
On ne doit absolument pas distribuer du sel tel quel, car les pigeons risquent d'en consommer d'une manière excessive, et peuvent ainsi se rendre malades, et même en mourir.
LES VITAMINES
Les besoins du pigeon, en vitamines, sont mal connus. On considère à tort, qu'ils sont réduits du fait que les symptômes de carences sont rares chez les sujets en liberté. Toutefois, en élevage intensif qui se pratique obliga­toirement en claustration, un apport de vita­mines est indispensable. Il peut se faire soit par les granulés (en cas d'utilisation d'un aliment composé), soit par l'eau de boisson sous la forme d'un hydrosol polyvi­taminé à distribuer une fois ou deux par semaine.
L'EAUDE BOISSON
Le pigeon boit peu souvent, mais beau­coup à la fois. En moyenne, pour des re­producteurs de bonne taille, il faut un litre d'eau pour dix à douze sujets, et par 24 heures. Bien entendu, la consommation d'eau de boisson est plus importante en été qu'en hiver.
Le pigeon a une façon toute particulière de boire, et pour qu'il puisse s'abreuver convenablement, il lui faut une certaine pro­fondeur d'eau (environ 3 cm.) ; pour cette raison, il est préférable d'utiliser des modè­les d'abreuvoirs spéciaux pour pigeons, car ceux qui sont conçus pour les volailles con­viennent mal
LE « LAIT » DE PIGEON
C'est la nourriture du tout jeune pigeon­neau, sécrétée par le jabot des reproduc­teurs, et régurgitée dans le pharynx du nou­veau‑né. L'éleveur n'a donc pas à interve­nir à son sujet, mais il doit veiller à la bonne alimentation des reproducteurs, car le lait de pigeon est particulièrement riche en ma­tières nutritives, permettant une croissance extrêmement rapide des jeunes. L'analyse a montré que ce " lait " est plus nourrissant que le lait des mammifères (lait de lapine excepté).
LA DISTRIBUTION DE LA NOURRITURE
Dans tous les cas, il convient de laisser la nourriture en permanence à la disposition des oiseaux. Lorsque les pigeons reçoivent un aliment composé, cette distribution se trouve simplifiée, et ne pose aucun pro­blème particulier. Par contre, lorsqu'il s'agit de graines, la difficulté vient du fait que le pigeon est un grand gaspilleur. Contraire­ment à ce que l'on pourrait penser, le mélange de graines n'est pas la solution idéale, car le pigeon est amené à trier sui­vant ses besoins ou ses goûts, et cela ne fait qu'augmenter les risques de gaspillage.
La meilleure solution, à tous points de vue, est celle qui consiste à distri­buer chaque graine dans une mangeoire, ou une trémie séparée. Cela permet au pigeon de choisir librement, et d'équilibrer sa ration comme bon lui semble. Rappe­lons en effet, que ses besoins varient no­tamment suivant son âge et sa fonction ; c'est ainsi que les reproducteurs consom­ment davantage de légumineuses (riches en protéines) que les adultes au repos, ou que les jeunes nouvellement sevrés.
De plus, ce système permet d'éviter au­tant que possible le gaspillage, ce dernier pouvant dépendre également de la concep­tion des mangeoires ou des trémies. Il existe d'ailleurs des modèles spécialement étudiés pour les pigeons, qui donnent toute satisfaction. La mauvaise qualité des grai­nes est une autre cause de gaspillage. Cel­les qui sont trop grosses, brisées ou moi­sies, sont rejetées hors du nourrisseur.

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